C'est en 1854 et 1855 que Alexandre VIARD acheta la chapelle de Presles, la ferme et ses dépendances à ses différents propriétaires.
Monseigneur Viard, protonotaire apostolique, aida son frère Alexandre à rétablir le pèlerinage qui avait lieu le 19 septembre.
Située dans les bois, sur la commune de Marcilly-en-Bassigny, la chapelle est du XIIIè siècle. Elle a été classée aux Monuments Historiques le 9 juillet 1909.
L'antique statue de la Vierge, perdue depuis 1820, fut retrouvée par monsieur Molay ; malheureusement elle était en cinq morceaux. Rendue à la famille en 1925, elle fut réparée par Camille Garnier, sculpteur. "Elle est de l'Ecole Champenoise en pierre calcaire oolithique de la région", remontant au XVIè siècle. Elle fut volée en 1973.
Cartes postales (photos P. Chatelet)
Vierge de Presles
Tu nous appelles
Dans ce lieu saint
Reçois, ô Mère,
L'humble prière
Du pélerin.
La statue de Presles après restauration en 1926
La chapelle vers 1844
Pélerinage à ND de Presles vers 1900
Pélerinage à Presles vers 1927
Bibliographie
Notice Presles
PRESLES, ferme au sud de Marcilly, dans le bois. C'était un des pélerinages célèbres de la Champagne. Il était construit sur une source prétendue miraculeuse. La chapelle, qui vient d'être restaurée par les soins du propriétaire, est un monument assez curieux du XIIIè siècle. Les peintures, qui couvrent les parois supérieures des murs du sanctuaire, fixent surtout l'attention des archéologues, car elles paraissent être aussi du XIIIè siècle. Cette chapelle avait le titre de Notre-Dame de Presles.
Source : Emile JOLIBOIS in "La Haute-Marne ancienne et moderne" (Chaumont - 1858)
"La chapelle est du XIIè siècle, les ogives des fenêtres à lancette, les tores puissants des nervures de voûte, les chapiteaux à feuillages en crochets, les bases à tores corrompus, l'ornementation d'une grande piscine à double cuvette, les contreforts qui ressemblent à ceux de Saint-Geosmes et de Celsoy, en font un monument très caractérisé, digne de servir de modèle aux architectes pour de petites églises.
L'appareil est tout en pierres de taille et au mur de l'abside carrée s'ouvre une grande fenêtre à deux meneaux à rosaces. Mais ce qui est plus précieux que l'architecture de l'édifice même, ce sont les peintures qu'il renferme.
Malgré les déplorables dégradations qu'elles ont subies, elles sont extrêmement intéressantes, elles remontent au XIIIè siècle dont on ne possède que très peu de peintures murales.
Elles couvrent la partie supérieure des murs du sanctuaire et les compartiments des voûtes de deux travées.
Au mur absidial, on voit le Christ siégeant pour le jugement dernier ; sa tête, ses bras, ses draperies, rappellent l'art au moment où il se dégage des traditions bysantines : à sa gauche un saint agenouillé ; c'est apparemment St-Jean-Baptiste ; à sa droite, quelques vestiges de draperies indiquent sans doute la robe d'une Vierge effacée.
Les murs latéraux représentent des anges qui sonnent de la trompette ; l'instrument est allongé, droit et à large pavillon.
L'on y remarque aussi du côté sud, deux personnages, homme et femme, qui pourraient être des fondateurs ; vis à vis on reconnaît un évêque.
Les grands anges des voûtes sont hardiment dessinés, les ailes et les draperies offrent de réelles beautés ; je les rapprocherai volontiers des enluminures des manuscrits contemporains. Chaque ange tient un écusson au champ d'azur, semé de France et entouré d'un trèfle rougeâtre. Les armoiries fourniront peut-être quelque lumière sur l'origine de la chapelle.
Ces peintures sont d'un caractère moins ancien que celles de Saint-Savin publiées par le gouvernement, mais elles présentes des analogies avec ces dernières. L'esquisse est tracée largement, au trait rouge et sans repentirs.
Les couleurs sont à peu près les mêmes ; on distingue à Presles, le blanc, le noir, le jaune, le rouge, un bleu pâle ou pâli, et une espèce de violet qui n'existe pas à St-Savin, elles m'ont paru à la colle, une analyse chimique serait nécessaire pour rendre un compte exact de leur composition. Je crois ne pas me tromper en donnant aux peintures une grande valeur et en les rapportant au XIIIè siècle."
Abbé Godard (1865)
VIENT de PARAÎTRE (octobre 2012) :
Notre Dame de Presles
un livre de Alain CHAFFAUT
ISBN : 978-2-36811-000-3
La chapelle de Presles est restée dans la famille presque 150 ans.